Réaliser un film pour une collectivité locale comporte des spécificités
Comprendre l’environnement
Chaque ville a son histoire, son territoire et sa population, qui définissent une identité qui lui est propre.
En fonction de ces 3 critères, et notamment celui de la population, il est primordial dans l’écriture du synopsis d‘adopter le ton qui convient. Cela tombe sous le sens mais l’on n’utilise pas le même ton, indifféremment du sujet traité, lorsque l’on s’adresse à la population plutôt âgée et bourgeoise de Neuilly ou aux jeunes des quartiers de Saint Denis… Il faut, dans la forme et le fond, s’approprier les codes locaux afin de trouver le ton qui parle à tous alors que l’écueil est souvent de copier-coller les codes actuels, ceux de la télévision, ceux qui « fonctionnent en ce moment » sans autre forme d’analyse. Il est fondamental de comprendre son environnement pour bien définir sa cible.
Définir des objectifs clairs
Après avoir étudié l’environnement, il faut définir les objectifs du film.Un film n’est efficace que si les objectifs sont peu nombreux (3 maximum), compatibles et bien identifié. Il faut toujours raisonner l’écriture autours de ces objectifs, sous peine d’être rapidement sanctionné d’un film qui non seulement ne raconte rien, mais en plus ne convainc personne.
Je vous donne cet exemple simple. Une collectivité a un projet de construction de piscine. C’est un projet important qui engage les finances de la mairie et qui engendre un certain nombre de nuisances, notamment des problèmes de circulation. Si le film a pour objectif d’expliquer que la mairie investit dans des projets structurant pour l’avenir, alors vous construisez votre film autour d’interviews du maire, d’élus ou de l’architecte…. Si le film a vocation à désamorcer les éventuels problématiques de circulation, vous donnez la parole aux associations et riverains du chantier en posant les bonnes questions. Il faut savoir déplacer le curseur en fonctions d’objectifs clairs et identifiés.
Tenir compte du mode de diffusion
Quels canaux seront utilisés pour la diffusion du film : Internet – DVD/Clé USB – projection en public ?
Par exemple, un film destiné à alimenter le site web ou la chaine You tube de la mairie ne pourra pas dépasser deux minutes. La vidéo sur internet se consomme. En revanche, si vous diffusez un film en salle, à l’occasion des vœux du maire, le spectateur est alors captif, il est donc possible de développer un discours plus abouti sur une plus longue durée.
Selon le mode de diffusion, vous ne délivrez pas l’information de la même façon et dans le même timing.
Cerner les moyens mis en œuvre
En matière de production, c’est toujours un sujet central, que l’on réalise un film pour une collectivité ou pour une entreprise. Il faut toujours dimensionner son film en adéquation avec les moyens disponibles, c’est une règle de base qui s’applique dès l’écriture. Pour autant ce sujet doit être traité avec d’avantage de soin lorsque l’on travaille avec les collectivités locales car, à la différence de l’entreprise, les ajustements budgétaires sont plus rigides. Ce n’est pas une question de finance, mais une question de cadre administratif. La contrainte de l’appel d’offre reste très forte et si vous dépassez votre budget, vous en êtes en général pour vos frais…
Appréhender le contexte humain et politique
Plus qu’en entreprise, le contexte politique et humain est fondamental. Il est souvent pertinent de donner la parole aux élus lorsque l’on réalise un film pour une collectivité. Or, les élus, contrairement aux salariés du monde de l’entreprise, sont des personnages publics tirant leur légitimité du suffrage universel. De ce point de vu, et toujours en opposition avec le monde de l’entreprise, chaque élu, a vocation à s’exprimer, à donner son opinion et à intervenir lorsqu’il s’agit de la vie de la cité.